La diététique comportementale : dites adieu aux régimes drastiques !

25 Juin 2021 | Ils font vivre le territoire des Bauges 📍 | 0 commentaires

Pourtant pas du tout prédestinée à se diriger vers la diététique, Anne est aujourd’hui une diététicienne épicurienne. Elle accompagne ses patients à se sentir mieux dans leur corps avec une méthode douce, sans forcing et en adéquation avec leur nature.

Anne, merci de m’avoir accordé ce temps pour mettre en avant ton travail. Je partage tout à fait ta vision de l’alimentation. Merci aussi pour ton livre qui a été vraiment révélateur pour moi ! En partageant cet interview, j’espère que de nouvelles personnes découvriront et adopteront ton univers. Ton travail mérite amplement d’être (re)découvert !

Bonjour Anne, peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours jusqu’à la naissance des Mangeurs Libres ?

Alors, pour commencer, je ne me serais jamais imaginée devenir diététicienne. (rires)

LA DÉCOUVERTE DE LA CUISINE

Originaire de Lorraine, mes études ont d’abord été littéraires pendant les années lycées. Puis, j’ai intégré les Beaux Arts. J’étais intéressée par le rapport texte/image, je me suis donc dirigée vers la filière communication. J’ai tâté plusieurs médiums différents : typographie, photographie, infographie mais pas suffisamment pour maîtriser quelque chose. Pendant ces années, j’ai aussi découvert la cuisine. A cette époque, la compagne de mon père faisait une cuisine très créative. C’était un univers complètement nouveau pour moi. J’ai pu découvrir des goûts, des saveurs que je ne connaissais pas. Je me suis passionnée pour la matière. A la fin de mon cursus aux Beaux Arts, je ne maîtrisais sérieusement aucun outil. J’ai donc intégré un CAP pâtisserie, chocolaterie, glacerie, confiserie pour y remédier 😉

UN DÉMARRAGE DIFFICILE

Tout en commençant la pâtisserie, je mettais pour la première fois les pieds dans un magasin bio. J’y ai découvert une multitude de produits que je ne connaissais pas, par exemple qu’il n’existait pas un seul type de farine mais des dizaines … Mes perspectives se sont décuplées et j’ai eu envie de continuer à apprendre la cuisine mais cette fois, la cuisine non conventionnelle.
En 2009, je suis donc arrivée à Annecy où j’avais décroché un job chez Laurence Salomon. A l’époque, elle était une des pionnières de la cuisine bio alternative : une cuisine gourmande et saine. Une cuisine qui respecte à la fois le système digestif en équilibrant animal et végétal, tout en étant super glamour. Néanmoins l’expérience n’a pas été concluante. Je venais pour apprendre et elle avait besoin de quelqu’un qui sache déjà faire.
Puis, après des expériences enrichissantes mais compliquées en magasin bio et en cuisine, j’ai compris que le salariat ne me convenait pas.

LA DÉCOUVERTE DE LA DIÉTÉTIQUE

Je souhaitais donner des cours de cuisine tout en donnant des conseils nutrition. Il était important pour moi d’avoir un certificat pour prouver mes compétences. J’ai donc intégré un BTS diététique à distance sur 3 ans qui me permettait de continuer à travailler en parallèle dans un autre magasin bio.

LA DIÉTÉTIQUE COMPORTEMENTALE COMME UNE ÉVIDENCE

Pendant ces études, j’ai entendu parler d’une autre approche de la diététique : la diététique comportementale. Cette approche signifie qu’on tient compte du comportement alimentaire de la personne. Comment tout son contexte émotionnel, psychique et nutritionnel va avoir une incidence sur son alimentation. Cette approche avait beaucoup plus de sens pour moi. Dans mon enfance, j’ai été en surpoids et je me suis séparée de ces kilos en trop au moment où j’ai eu des déclics psychologiques.
En parallèle de mes études, j’ai donc commencé à potasser des bouquins sur le sujet. Dès la fin de mes études, je me suis mise dans le bain de la diététique comportementale en me formant auprès de mes consoeurs et en me faisant superviser.
Mon cabinet s’est ouvert à Annecy en 2016. J’y ai mis en oeuvre cette approche gratifiante. Mais je sentais qu’il me manquait quelque chose. Malgré ce que j’avais appris sur le sujet de la diététique comportementale, je n’avais pas été formée à être un thérapeute. En reprenant un suivi psy pour moi, avec Sylvie Deplante Cottet, j’ai été époustouflée par l’efficacité de son approche et la solidité de sa posture thérapeutique. Elle proposait une formation à la Thérapie de l’Enfant Intérieur, je l’ai suivie en complément de la diététique comportementale, ça a totalement matché !

Concrètement, peux-tu nous présenter le concept des Mangeurs Libres ?

Aujourd’hui, les Mangeurs Libres c’est : des consultations de diététique, des ateliers cuisine et un livre (pour le moment …) !

LES CONSULTATIONS

J’accompagne des femmes et des hommes de tous âges. J’accueille aussi bien des enfants, des adolescents, des jeunes adultes que des seniors en consultation. Ce que j’aime dans mon métier, c’est lorsque mes patients reprennent contact avec eux mêmes dans la douceur. Ils peuvent mieux comprendre ce qui se passe en eux, l’accueillir, l’accepter. En sortant de la lutte contre eux-mêmes, ils peuvent commencer à prendre soin d’eux. L’acceptation est la base avant de pouvoir agir.
Ce qui me gratifie c’est de contribuer à ce que ces personnes se sentent mieux. La majeure partie des gens qui viennent me voir ont un mal être avec leur poids et l’image de soi. Elles sont souvent perdues dans leur alimentation. Elles ont essayé des choses qui n’ont pas forcément fonctionné voire qui ont empiré. J’accueille des personnes qui recherchent autre chose, qui ne veulent plus se faire violence. Elles recherchent une méthode où elles peuvent mieux prendre soin d’elles, en douceur, sans se forcer et plus en adéquation avec leur nature.

ATELIERS CUISINE

Après mon BTS diététique, je n’ai pas tout de suite mis en place ces ateliers car mes consultations me demandaient un gros investissement pour me perfectionner. Ce projet s’est initié plus tard, avec des amis producteurs de plantes aromatiques et médicinales, Philippe Durand et Florence Pajot, de  l’Herbier de la Clappe.
Sur l’exploitation il y a un gîte avec une grande cuisine. J’ai proposé d’y faire des ateliers et d’intégrer à mes recettes des plantes qu’ils cultivaient.
Aujourd’hui, je fais aussi de l’animation avec des associations, des mutuelles. Ce qui plait beaucoup c’est la double casquette : cuisine et diététique. Parce que les gens savent qu’avec moi on va se faire du bien tout en restant gourmand !

LE LIVRE

Depuis longtemps, j’avais pour projet d’écrire un livre pour contribuer à faire connaître l’approche comportementale de la diététique (trop peu de gens sont informés qu’il existe autre chose que les régimes restrictifs). C’est l’approche de  l’Enfant intérieur qui a permis de donner sa forme finale au projet. J’ai donc publié mon livre “Nourrir l’enfant intérieur” en avril 2020.
Il y a plusieurs autres ouvrages en gestation, dont un qui me tient énormément à cœur. Il est en maturation depuis longtemps : un livre de cuisine !

LES MANGEURS LIBRES

Pendant mes études de diététique, alors que je commençais à découvrir ce qu’était l’approche comportementale, j’ai lu un article d’une journaliste qui titrait “Vive les mangeurs libres”. Ça m’a énormément impressionnée. J’étais complètement en phase avec le contenu de l’article. J’ai adopté ce slogan qui qualifie le mangeur affranchi des pseudo-règles diététiques, le mangeur qui s’écoute et qui se respecte.

As-tu une phrase, un slogan qui définit le mieux ton univers ?

« Le plaisir et l’en-vie. »
Lorsqu’on est vraiment au contact de ses envies, de ses élans de vie, c’est comme une boussole qui nous guide vers ce qui va, nous épanoui et nous fait du bien.

Comment communiques-tu sur ton activité ?

Je fais un très gros travail de communication. Que ce soit de la com visuelle, audio ou écrite. J’anime mon blog depuis 2014 sur lequel je publie notamment des recettes. J’adore transmettre et photographier. Au fil des années, je vois toutes mes techniques s’améliorer. Finalement mes études des Beaux Arts ne sont pas très loin 😉
Je collabore avec France Bleu Pays de Savoie au sein de deux émissions : les Experts, où nous parlons plus de nutrition, et l’Assiette Savoyarde où nous parlons de cuisine. J’ai à cœur de faire passer les messages suivants : s’affranchir des croyances, revenir à l’écoute de soi et écouter nos bons sens.
Pour la radio, je collabore également avec Radio Alto. Avec Marion, nous avons créé la chronique audio “Y-a t-il un pilote dans l’assiette?”. On répond en 5-10 min à une question posée par les auditeurs ou bien que j’ai rencontré avec une patiente. On s’éclate et la chronique a beaucoup de succès !
Je suis aussi présente sur les réseaux sociaux. Ils me permettent de garder le contact même si c’est difficile à évaluer sur le moment car les retours sont souvent décalés.
Communiquer sur mon activité est un gros enjeu. Car dans l’imaginaire collectif, la diététique n’est pas du tout ce que je propose. Pour beaucoup, diététique égale restriction, privation. C’est pour cela que j’ai choisi la définition diététicienne épicurienne

Merci beaucoup pour cet échange Anne !

Adepte du travail d’Anne, je ne peux que vous conseiller de rejoindre son univers :
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