La marqueterie d’Alice : l’artisanat d’art du bois et de la paille !

26 Fév 2021 | Ils font vivre le territoire des Bauges 📍 | 0 commentaires

Arrivée depuis peu dans les Bauges, Alice a mis dans ses valises son savoir-faire et ses outils. Elle exerce avec passion un métier peu connu : la marqueterie. Elle manie minutieusement le bois et la paille pour donner naissance à de belles oeuvres.

Alice, je te remercie de m’avoir fait découvrir ce métier que je ne connaissais pas. Un grand bravo à toi pour cette technique que tu maitrises avec passion. Tes projets et ta volonté de faire connaître la marqueterie sous un nouvel angle m’ont scotchée.

Bonjour Alice, peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours jusqu’à la naissance d’ACMarqueterie ?

Je m’appelle Alice Chamoret, j’ai 28 ans et je suis originaire de Poitiers. Je suis arrivée dans les Bauges, à Leschaux plus exactement, il y a un peu plus d’un an.

L’ARTISTIQUE EN LIGNE DE MIRE

Du point de vue scolaire, j’ai commencé par un bac scientifique en lycée agricole. A la base, j’étais très attirée par le végétal et la biologie. Malheureusement, les maths et la physique étaient mes bêtes noires … Pas de chance pour un bac S.
Je me suis donc dirigée vers ma seconde passion : l’artistique. Petite, j’ai fait beaucoup de stages de peinture avec ma soeur. Nos parents nous ont beaucoup sensibilisés aux côtés artistiques et créatifs. J’ai donc choisi de tenter les beaux-arts en ayant pour objectif de me diriger vers l’architecture d’intérieur.
Dans un premier temps, j’ai réalisé un brevet des métiers d’arts en graphisme et décor qui me servirait de préparation à l’entrée aux beaux-arts. Pendant cette première année de formation, j’ai appris à réaliser des trompes l’oeil et du décor en grands formats à base de peinture essentiellement.

LES BEAUX-ARTS

Mon entrée aux beaux-arts d’Angers par la suite a été très concluante. Il y avait beaucoup d’ateliers, de découverte, de nouvelles matières, un peu de photo, de gravure … En seconde année, j’ai suivi la spécialité design pour me diriger vers l’architecture d’intérieur. Malheureusement, cela manquait de concret. J’ai fait différents stages en architecture d’intérieur. La décoration ne représentait finalement qu’une toute petite partie du métier et cela ne me convenait pas.

LA DÉCOUVERTE DE L’ÉBÈNISTERIE

Donc, j’ai quitté les beaux-arts pour découvrir ce qui me plaisait à travers des stages. J’ai eu la chance de faire un stage chez un ébéniste haut de gamme. Il travaillait le mobilier de luxe. Un vrai bonheur ! Cela correspondait pleinement à l’image que j’avais de l’ébénisterie. Pour conforter mon avis, j’ai enchaîné avec un second stage chez un autre ébéniste. Déception totale : restauration, agencement, cuisine … Cela m’a permis de comprendre ce que j’aimais vraiment : travailler les beaux matériaux, garder l’aspect créatif et ne pas proposer des standards.

LA MARQUETERIE, COMME UNE ÉVIDENCE

J’ai donc intégré un CAP de marqueterie à Poitiers. C’était une superbe année avec de très belles rencontres. Il y avait un aspect qui me plaisait beaucoup : le travail des petites pièces et la minutie. Avec le recul, je retrouvais ceci dans mes recherches et travaux aux beaux-arts. Il y avait donc une piste à suivre dans ce sens. L’envie d’indépendance était aussi très présente. Je me suis donc lancée à mon compte en marqueterie.

Concrètement, peux-tu nous présenter le concept d’ACMarqueterie ?

Il existe deux types de marqueterie. La marqueterie bois et celle de paille.

LA MARQUETERIE BOIS

Il y a toute une partie de préparation en dessin qui est essentielle. Il peut être fait à la main ou sur un logiciel. Nous utilisons du bois très fin en dixième de millimètre. Ce sont presque des feuilles. Le bois peut-être coupé à l’aide de différents outils, pour ma part j’utilise une scie à chantourner (petite lame de scie qui monte et qui descend). Ce sont nos mouvements de mains qui vont guider la découpe. Pour donner du volume au tableau, on peut créer un ombrage : technique qui consiste à mettre le bois dans du sable très chaud pour le brûler partiellement. Ensuite, on assemble les éléments à la manière d’un puzzle avec de la colle réversible afin d’ajuster le tout. Puis, on retourne le support et on fixe le tout à la colle blanche. Enfin, vient la finition : le ponçage, le vernis, la cire

LA MARQUETERIE DE PAILLE

Dans ce cas, nous travaillons avec des brins de paille teintés dans la matière. Nous les fendons en deux. Puis nous les aplatissons pour avoir de la surface. Enfin on colle les brins côte à côte sur différents supports. L’avantage de la paille face au bois est que l’on peut modifier instantanément.

MES DEBUTS EN MARQUETERIE

Au départ, j’ai fait le choix de me consacrer essentiellement aux petits objets en paille : des barrettes, des bijoux, des bagues … J’ai eu la chance d’exposer mes bijoux en Vendée à la bijouterie l’Or Ne Ment. Dans un premier temps, je me suis beaucoup adaptée à la demande sans vraiment me focaliser sur ce que je souhaitais proposer. J’étais en incohérence entre mon travail, les tarifs que je souhaitais, comment le présenter … À mes débuts, je souhaitais rendre la marqueterie accessible à tous. C’était une erreur. La rendre accessible à tous c’est la dévaloriser. Nous ne vendons pas nos heures de travail.

MA VISION DE LA MARQUETERIE

Aujourd’hui, je suis partie sur un projet différent. Je suis revenue à la peinture et je propose des compositions avec des fleurs en paille. Dernièrement, je réfléchis à travailler plus sur de la miniature car la découpe me manque.
J’ai pris le parti pris d’assumer le positionnement haut de gamme. Alors ça va sûrement bloquer certaines personnes, notamment dans mon plus proche entourage et pour les gens qui connaissaient le travail du début. C’est mon travail pour la suite. Le changement de région m’a fait un bien fou et m’a permis de me former pour apprendre à développer mon entreprise sur tous les autres aspects que celui de la création. J’aimerai travailler sur le dessin et la technique pour gagner du temps. Ainsi, proposer des projets qui allient peinture et technique. Ainsi, j’y passerai moins de temps et mes prix seront plus en phase avec ce que je souhaite.

LES VALEURS DE MA MARQUETERIE

La nature et l’environnement sont très présents dans ma marqueterie. A mon sens, nous ne pouvons pas être insensible à notre environnement. Au quotidien, nous avons la tête dans le guidon. Des fois, nous allons simplement nous arrêter devant un paysage, un pissenlit qui s’envole. Je souhaite retranscrire cela dans mon travail. Que les gens se reconnectent à une certaine sensibilité. Tout est plus ou moins inspiré de la nature que ce soit les coloris, les reflets, les lumières. Nous cherchons toujours à amener d’autres choses mais finalement tout est déjà là.

As-tu une phrase, un slogan qui définit le mieux ton univers ?

« Le miniature c’est l’art de jouer avec les échelles, de réveiller notre âme d’enfant et nous faire voir notre environnement sous un angle inattendu et de nous inciter à prêter une attention  plus minutieuse à ce qui nous entoure »
C’est la définition de l’art miniature et c’est exactement ce que je souhaite exprimer.

Comment communiques-tu sur ton activité ?

Au départ, j’ai commencé par lancer mon site internet. Malheureusement, c’était trop tôt par rapport à l’état d’avancée de mon activité.
Par la suite, j’ai voulu miser sur l’échange lors de salons, de marchés pour avoir un contact direct avec les gens.
J’ai également fait une page Facebook que j’alimentais très peu car je ne savais pas quoi dire, quoi faire … Puis je me suis formée seule pour gérer efficacement ma page. Ensuite, face à la montée en puissance d’Instagram, je me suis créée un compte. Hélas, ce n’est pas du tout ma tasse de thé ! Je sais que c’est pertinent mais je ne sais pas quoi mettre, quand le mettre etc
J’ai également mis en place un marché en ligne sur Facebook que j’ai partagé sur LinkedIn pour les fêtes de fin d’année.
Enfin, je me suis fait une page Google My Business.
Pour créer mes visuels, je me suis mise récemment sur Canva. J’ai également revu ma charte graphique pour être plus en adéquation avec le haut de gamme.
Souhaitant également m’implanter en local, j’ai fait faire une grande affiche devant chez moi.
Je suis également allée distribuer des flyers dans les boîtes aux lettres de Leschaux là où j’habite.

Merci beaucoup pour cet échange Alice !

Si vous souhaitez découvrir plus amplement l’univers d’Alice et de sa marqueterie, c’est par ici !
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