Florine vit son métier de pédicure bovin avec passion !

12 Nov 2021 | Ils font vivre le territoire des Bauges 📍 | 0 commentaires

Du haut de ses 25 ans, Florine est pédicure bovin. Vous n’avez jamais entendu parler de ce métier ? Dans son interview, Florine nous explique concrètement ce qu’elle fait et comment elle en est arrivée là. Un seul conseil : accrochez-vous car ça déménage !

Florine, MERCI ! Tu m’épates ! Faire ce métier dans cet environnement, tout simplement chapeau. Merci de m’avoir ouvert les portes de ton univers que je me suis permise d’apprivoiser. Longue vie De La Main au Pied !

Bonjour Florine, peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours jusqu’au lancement de La Main au Pied ?

Je m’appelle Florine, j’ai 25 ans. Originaire de l’Ain, j’habite dans les Bauges depuis 3 ans. 

Mon cheminement

Mon parcours est assez fouilli (rires). Au début, je voulais être comédienne. Donc après mon bac littéraire, j’ai intégré une fac d’art du spectacle à Lyon II. Ce qui m’a amenée à passer des concours pour des conservatoires que je n’ai pas obtenus. J’ai donc choisi de me réorienter.
Depuis toute petite, j’avais l’idée de travailler dans les chevaux. J’ai donc fait des stages en maréchalerie. Mais la forge ne m’a pas du tout plu. Puis, ma mère m’a parlé de l’ostéopathie animale. En effet, le secteur me plaisait bien. J’ai donc tenté une première année pour découvrir le métier. Puis, emballée, j’ai fait les cinq années d’études à l’ESOAA à Annecy. Au cours de ces études, on apprend l’anatomie des vaches, chevaux, chiens, chats principalement. Mon mémoire de fin d’études portait sur les rapaces, un rêve de petite fille.

La découverte de pédicure bovin

Après ces cinq années, j’avais toujours un intérêt pour le pied (ce qui m’avait à la base attiré dans la maréchalerie). C’est par hasard, en discutant avec des éleveurs, que j’ai découvert le métier de pédicure bovin. Je me suis donc renseignée pour suivre la formation. Il s’avère que ça dure une année scolaire, à Rennes. Je me suis donc lancée. Mon maître de stage était originaire des Bauges et situé en Isère aujourd’hui. Je l’ai donc suivi toute mon année scolaire car il était vraiment exceptionnel et m’a vraiment transmis sa passion.

La création de mon entreprise

Je me suis donc lancée en pédicure bovin en créant mon entreprise, De la Main au Pied, en février 2021.
Pour l’instant, je fais uniquement de la pédicure. Pour exercer l’ostéopathie animale, je dois passer un concours auprès de l’ordre des vétérinaires pour obtenir la légalité de pratiquer. Actuellement, je n’ai pas les finances pour l’examen. Donc j’attends d’être un peu plus confortable financièrement et d’avoir plus de temps pour me replonger dans mes cours avant l’examen.

Concrètement, peux-tu nous présenter ton activité ?

Pour vulgariser la pratique, je taille la corne des pieds des vaches. C’est la même matière que nos ongles, la kératine. J’interviens soit en préventif comme pour les chevaux par exemple ou en curatif. Les vaches ont l’avantage, mais aussi l’inconvénient, d’être solides. Tout dépend du caractère des vaches, mais la majorité se mettent à boiter quand c’est trop tard. Certains éleveurs ont l’habitude d’appeler quand les vaches boitent. Il faut donc réussir à mettre en place un suivi pour éviter les boiteries.

Dans le respect de l’animal, de l’environnement et de l’éleveur

La vache a l’avantage, par rapport au cheval, de marcher sur deux doigts. Donc quand un onglon est trop abimé, on peut mettre une talonnette en plastique ou en bois que l’on place sous l’onglon sain pour soulager celui qui est abîmé. Les talonnettes ne sont pas non plus une solution car tout le poids de la vache repose sur un seul onglon. Cela peut donc causer des lésions ligamentaires. Lorsque que les lésions sont avancées, j’essaie de fabriquer mes propres produits et j’ai l’occasion de tester leur efficacité sur le terrain.

Ma façon de travailler

Mon crédo, c’est de respecter la vache, l’environnement et l’éleveur. Je ne juge pas non plus. Il se peut qu’on arrive dans des exploitations qui laissent paraître que les vaches sont dans un mauvais environnement. Mais en discutant avec l’éleveur, on se rend compte qu’il adore ses bêtes et qu’il fait tout pour qu’elles soient bien. Les facteurs pouvant impacter la santé des pieds et plus globalement des vaches sont multiples, il faut tous les explorer avec les éleveurs pour faire au mieux avec leurs contraintes.

La sensibilisation

Dans ma pratique, j’essaie d’informer les éleveurs que le préventif est bénéfique pour le bien-être des bêtes mais aussi de leur portefeuille. Car, j’investis du temps dans les soins et le matériel. Donc forcément ça a un coût plus élevé quand c’est trop tard.
Mon métier est aussi de conseiller sur des paramètres dont l’éleveur n’a pas forcément conscience. Car les pieds des vaches sont le miroir de ce qu’il se passe dans leur corps. Certains problèmes liés notamment à l’alimentation se répercutent sur les pieds. Plutôt que de me faire venir régulièrement, je le conseille sur des actions à mener comme consulter un nutritionniste par exemple. Il peut aussi arriver que ce soit l’aménagement du bâtiment qui empiète sur l’état des pieds des vaches.

Les audits de boiterie

En tant que pédicure bovin, on peut également proposer des audits de boiterie. On examine toutes les données de l’éleveur. Puis, on pare toutes les vaches du troupeau sans exception pour se rendre compte de la pathologie prédominante. Cela va permettre de définir la provenance du problème : l’alimentation, le bâtiment, la conduite sanitaire du troupeau … Mon formateur m’a enseigné à ne pas se focaliser uniquement sur le pied mais de remonter à la vache, l’éleveur, le village, l’environnement etc.

Mon secteur d’activité

J’interviens sur la Savoie, la Haute-Savoie et l’Ain. Dans les Bauges, nous sommes à la limite Savoie/Haute Savoie. Je me déplace dans toute la région. Actuellement, le plus loin où je suis allée c’est Tignes. Étant originaire de l’Ain, mes parents vivent toujours dans le Valromey et je suis très attachée à cette région. Je me plais beaucoup dans notre secteur car les journées ne se ressemblent jamais. Il y a une vraie diversité des races : la Tarine, l’Abondance, la Montbéliarde, des Hérens et des paysages.

As-tu une phrase, un slogan qui définit le mieux ton univers ?

« Voir l’animal dans sa globalité, et considérer les éleveurs comme de vrais acteurs du bien-être de leurs animaux. »

Comment communiques-tu sur ton activité ?

Mon activité est toute jeune donc j’ai encore pas mal de choses à faire. Mais j’ai une page Facebook : De la main au pied.
J’aimerai aussi floquer la voiture ou la remorque pour pouvoir faire de la publicité quand je roule.
Le bouche à oreille a beaucoup fonctionné au démarrage. Un maître de stage situé vers la Biolle m’a aussi transmis pas mal de contacts.

Merci beaucoup pour cet échange Florine !

Pour découvrir ce petit bout de femme dynamique :
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